Surprise !

Notez braves gens et cyclovoyageurs en tout genre, que passé Erquy plurien!

En effet, quelle fût notre surprise lors de notre avant dernière étape!

En partant de Erquy, par un agréable matin, chevauchant nos fidèles destriers de métal, tournant les jambes, avalant quelques 4 kilomètres et autant de dénivelé plus tard, mon fils, toujours en tête, le fourbe, s’arrête avant un virage à droite et m’annonce effrayé, la tête décomposée et en sueur,

« pap’s, faut s’arrêter là, y’a plurien! »

Je me mare, insulte mon fils, et le rejoins, merde alors, « plurien » putain il a raison !

« Plurien sur notre route, plurien sous nous roues!! Et pourtant, Après ce qu’on a traversé PLURIEN me fait peur ! »

Et surtout arrivé là, on comprend que plurien sera comme avant…

On se renseigne un peu, mais une fois de plus on nous explique que plurien n’est pareil … c’est fou!

« puis on s’interroge entre nous, Est ce qu’on peut trouver encore des maisons à moins de 200.000€ en Bretagne … il y a sûrement des petits bleds comme erquy et après PLURIEN … »

Bref on traverse la ville et disons au revoir au plurianais, en s’étant bien marrer!

Plurien c’est à voir!

Puis les étapes s’enchaînent, et l’arrivée est proche comme la date de mon anniversaire que nous devrions fêter le jour de notre dernière étape, la plus belle, le Mont Saint Michel!

Les côtes d’armor, les côtes de la morts comme dirait Julie !! Ça monte, ça descend… encore et encore...

Pourtant, curieusement et bien que nous faisons des étapes toujours plus courtes très en deçà des 40kms, les étapes sont toujours aussi looonnngues dans les temps….la fatigue et l’impatience sur le vélo sont presque plus grandes, comme si les kms comptaient double à l’approche de l’ultime étape!

La chaleur, le dénivelé, la lassitude tout cela participe à l’envie d’en finir au plus vite après seulement une 15 aine de km!

Les tarifs des emplacements grimpent comme la chaleur estivale des vacances, et comme si il fallait s’en convaincre, nous ne roulerons plus en cette période!

Et pour cause, Routes saturées, pilotes de camping car pressées, et l’expérience camping full… non

Le bivouac sous tente, Pourtant plébiscitée par toute la Team, devient juste Insupportable avec le flux important de touristes en tout genre, s’accaparant les emplacements comme des terrains conquis où les lieux deviennent leurs..et où la piscine est exutoire familiale, concours de ploufs…

En effet, sitôt les bikes posés, l’encaissement validé et les saccoches posées que nous pénétrons dans l’ambiance saturée du camping à l’ouverture des vacances! On a un peu l’impression d’être des brebis au moment d’un laché de chiens de chasses!

Finis la quiétude, la serenité, le calme, le silence… l’espace…

Adieu la paix et bonjour le cirque Zavatta international!

et tadadam, c’est parti!! en avant les alarmes de bagnoles, les gaz d’échappement, les clebards qui guelent autant que leurs maîtres, les crack nain capricieux qui hurlent à la mort pour un morceau de chips, les bruyants « MAMAMIAAA et SCUZZI » de la joyeuse communauté ritale, les soirées pintes de bières belge et grosses blagues potaches qui font rire très fort à 23h nos amis flamants, le ronflement des moteurs BMW à 6h du mat’ des techniciens allemands, les ados surexcités en mobylettes pour des concours de drifts, burns, wheeling et cascades en tout genre, ajoute à cela le coq de la voisine calé sur les horaires lapons, le troupeau de vaches de proximité, les moustiques qui se réfugient sous la tente pour se reposer les oreilles et faire bourdonner les nôtres, nos copains hollandais qui viennent coller leur gros van XXXL au plus près de la tente, les anglais qui nous ambiance avec leur musique de tarés, les cloches de la paroisse qui sonnent juste pour nous faire chier… bref… c’est devenu too much l’aventure dans ces conditions, je préfère 1000 fois rouler de nuit par -23 degrés, sans lumière au milieu de l’autoroute à contre sens, un jour de pluie, ça au moins ça a de la gueule!

On quitte le camping des oufs puis, petit à petit, les km défient jusqu’au jour où, le Mont Saint Michel se dessine au loin.. tout au fond..

Encore 30, 20, 10 km…. Ça y est, 3100kms au compteur et nous y sommes!

Journée magique, gâté dès le matin par ma tribu pour mon birthday, les mots sympas des amis, copains, petite communauté, anciens collègues, ça fait plaisir, la météo est juste ce qu’il faut pour rouler sans fondre ni bruler .. so Nice!!

L’ émotion est au rendez vous, Tom se lâche sur l’épaule de sa mum’s, joue les bonhommes pour ne pas montrer les yeux humides à son père, Maya est toute sourire à l’idée de poser le vélo et de se jeter dans la piscine pour se reposer… la blague…

Nous en profitons pour visiter l’abbay splendide au milieu de nombreux fans Japanese armés jusqu’aux dents restantes d’ovnis numériques derniers cris ! Archi blindé serrés dans les navettes cela nous change des grands espaces! Tom est à deux doigts du malaise, ses narines se dilatent, je le connais par cœur, il lui reste deux options, soit il gerbe, soit il entre en Apnee! Scotché sous l’aisselle colorée d’un « mat pokora » d’orient, je vois mon fils changer de couleur, gonfler ses joues, larme à l’œil… courage fils!

Les tous derniers tours de roues pour rejoindre le camping nous serviront à féliciter le matos! Comme de fidèles et courageux destriers qui n’auront jamais démérités! Merci toine, merci Scoot bike!! Merci attila!!

On monte une dernière fois les tentes, elles aussi bien vaillantes, surtout après 7 mois en compagnie de Tom et Maya, testeurs officiels! Le modèle Vaude mérite des médailles et des titres de noblesse!

De nombreuses cicatrices mais toujours debout!!

Puis on range petit à petit notre convoi pour la seconde partie du trip! Enfin on range pendant que Tom ne trouve rien de mieux que d’improviser un jeu de fléchette … c’est le moment évidemment